JOURNÉE INTERNATIONALE POUR LE SOUTIEN AUX VICTIMES DE LA TORTURE : ASVITTO PLAIDE POUR LA LIBÉRATION ET LA RÉPARATION DES VICTIMES DE LA TORTURE AU TOGO
Reportage : Yawo KLOUSSE
afriquenligne.tg
Mis en ligne le 26 juin 2024
L’association des victimes de torture au Togo (ASVITTO) a célébré la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture au par une conférence de presse au cours de laquelle le bureau exécutif à la tête duquel se trouve KAO ATCHOLI a fait connaitre dans une déclaration liminaire les combats que mènent cette association et les difficultés qu’elle rencontre sur le terrain.
Au cours de cette sortie, la parole était donnée aux victimes de torture de partager leurs expériences avec les populations. Ces témoignages font froid dans le dos et prouvent que la torture est belle et bien présente dans notre pays entraînant parfois décès.
Toutes les victimes qui témoignent dans l’anonymat citent nommément le SCRIC précédemment SRI comme un lieu de torture par excellence.
Ensuite la prison civile de Lomé. Là encore, les tortures sont pratiquées entraînant parfois mort d’homme.
Des gens sont entassés comme des sardines dans les cellules et des décès sont enregistrés quasi quotidiennement.
Des fouilles domiciliaires sans aucun mandat, des sévices corporels et parfois devant femmes et enfants
Aujourd’hui, les droits de l’homme ne doivent plus être un outil à la disposition de quelques associations mais de toute la population. C’est ainsi que ASVITTO implique les étudiants et toute la classe estudiantine à s’approprier les droits humains.
ASVITTO qui investi énormément dans les droits de l’homme reste un outil de secours pour les populations qui bénéficient de ses multiples services dont les recours auprès des institutions sous régionales voir internationales.
Voici l’intégralité de la déclaration liminaire reflétant les principaux objectifs de cette journée du 26 juin 2024 célébrée par ASVITTO 👇👇👇👇
DECLARATION DE L’ASSOCIATION DES VICTIMES DE LA TORTURE AU TOGO (ASVITTO) A
L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE POUR LE SOUTIEN AUX VICTIMES DE LA
TORTURE
Le 26 juin 1987, la Convention des Nations Unies contre la torture est entrée en vigueur et le 12 décembre 1997,
la Journée Internationale pour le soutien aux victimes a été adoptée en vue d’éliminer totalement la torture et
d’assurer l’application effectivede ladite Convention. En tant qu’Organisation de Défense des Droits Humains,
l’ASVITTO a la responsabilité d’apporter continuellement son soutien à toutes les victimes de la torture et leurs
familles d’une part, et d’autre part de faire l’état des lieux des réparations et de la préventionsur plan national.
➢Ainsi, l’ASVITTO réitère par cette occasion, sa vive compassion et exprime sa solidarité à toutes les
victimes et leurs familles respectives, surtout celles qui sont encore en détention arbitraire dans les
prisons civiles du Togo.
➢Pour ce qui estdes réparations, le gouvernement togolais n’a pas encore prisla mesure dela
responsabilité qui lui incombeen la matière: non seulement les indemnisations ne sont pas versées aux
victimes à ce jour, mais encore, les présumés auteurs des actes ne sont nullement inquiétés.Pire,d’actes
de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants continueraient d’être infligés sur certaines
personnes par les Forces de sécurité lors des interpellations et dans certains endroits de privation de
liberté.
➢Sur la prévention, dans la prétendue nouvelle constitution, les articles dissuasifs et coercitifs contreles
auteurs d’actes de torture sont supprimés alors que les dispositions de la Constitution de 1992 consistent
à une protection efficace des populations. Le Mécanisme National de Prévention de la torture,intégré à
la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH)est resté sous influence politique depuissa
mise en œuvre en avril 2019et n’a pu combler une seule attente relative aux plaintes sur la torture. La
CNDHMNP cinq ans après son existence a étéinefficace jusqu’alors sur le plan de la prévention de la
torture. Non seulement elle passe toujours sous silence dans ses rapports annuels les requêtes sur la
torture qui lui sont soumises, elle est aussi restée indifférente, insouciante et insensible aux souffrances
des victimes de la torture qui sont toujours en détention arbitraire malgré les décisions de la Cour de
justice CEDEAO en ne demandant pas leur mise en application. Tousles efforts en faveur des victimes
de la torture reposent sur les organisations de la société civile.Pendant ce temps,les institutions étatiques
qui sont payées avec l’argent du contribuable pour la défense et la protection des droits humains ne
travaillent que pour accroître leurs privilèges et leurs intérêts personnels.
Sans la culture de l’éthique et de la morale professionnelles chez les acteurs institutionnels chargés de la
protection des droits de l’homme, le Togo ira toujours de mal en pis par rapport à la protection des
populations contre la tortureet les traitements cruels, inhumains et dégradants.Puisquela priorité de ces
acteurs se retrouve dans la poursuite des intérêts personnels, il va de soi que l’intérêt général qui consiste à
œuvrer pour la protection de l’intégrité physique des citoyens soit un veux pieux.
Fort de ce constat relatif aux anomalies sur les institutions chargées de la défense et de la protection des droits
humains,l’ASVITTO est profondément dérangéede voir tous les efforts consentis pour la mise sur pied d’une
nouvelle CNDH devenir vains avec un bilan très triste. En cinq ans de la mise sur pied de la CNDHMNP, les
plaintes sur la torture ont considérablement augmenté, avec de nombreux cas de décès consécutifs aux actes de
torture sur lesquels ces institutions ont été saisies mais sans suitemalheureusement.
En notant avec regret ces échecs institutionnels et les reculs considérables sur les droits de l’homme en
général, et particulièrement dans la lutte contre la torture, l’ASVITTO convie chaque citoyenne et chaque
citoyen à prendre ses responsabilités afin d’œuvrer pour l’indépendance de ces institutions.
A cet effet, l’ASVITTO convie spécialementles Étudiants des universités publiques et privées, les lycéens et
collégiens, à s’approprier des outils de protection des droits de l’homme, en vue de contribuer de façon
efficace à lutter contre toutes les formes de torture sur toute l’étendue du territoire, afin d’empêcher qu’elle
soit érigéeen mode de gouvernance contre leur avenir.
Enfin, l’ASVITTO encourage la Communauté Internationale à œuvrer inlassablement pour l’application des
décisions de la Cour de Justice CEDEAO demandant la libération et la réparation de toutes les victimes de la
torture, notamment les arrêts: N° ECW/CCJ/JUD/12/23; N° ECW/CCJ/JUD/45/2023; N°
ECW/CCJ/JUD/28/23; N° ECW/CCJ/APP/19/11.
Fait à Lomé, le 26 juin 2024
Pour l’ASVITTO
Le Président
M. ATCHOLI KAO Monzolouwè B. E.
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