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Enlèvement de l’activiste béninois, Monsieur Steve AMOUSSOU, sur le territoire togolais :
les organisations de la société civile togolaise condamnent fermement un acte de provoca-
tion, digne de grand banditisme d’État commis par les autorités béninoises et interpellent la
Commission africaine des droit de l’homme et des peuples, les institutions communautaires
de la CEDEAO sur ce précédent dangereux de l’État béninois.
1. Par communiqué en date du 22 août 2024, les Organisations de la Société Civile togo-
laises signataires ont dit toute leur indignation et consternation face à l’acte crapuleux
d’enlèvement de Monsieur Steve AMOUSSOU, de nationalité béninoise, établi sur le ter-
ritoire togolais et dénoncé l’éventualité d’un deal politique entre les autorités de la Répu-
blique du Bénin et celles du Togo, surtout au regard du silence gardé par elles.
2. Par communiqué du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de
Lomé, rendu public le 25 août 2024, il ressort : premièrement que la piste d’un enlève-
ment est bel et bien confirmée ; deuxièmement que les autorités compétentes du Togo ne
sont pas impliquées dans cet acte d’enlèvement ; troisièmement qu’une enquête a été dili-
gentée par la justice togolaise et a permis d’identifier les présumés auteurs de cet acte ;
deux (02) d’entre eux ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt, puis des mandats
d’arrêt ont été émis à l’encontre des autres, à la suite de l’ouverture d’une information ju-
diciaire pour enlèvement et séquestration et complicité d’enlèvement.
3. Les organisations de la société civile signataires se félicitent de ce que les autorités com-
pétentes du Togo aient finalement réagi pour situer l’opinion sur cet évènement fort trou-
blant. Les organisations de la société civile signataires prennent également acte de ce que
les autorités togolaises compétentes ne sont pas impliquées dans la perpétration de cet acte
ignoble. Elles exhortent les autorités compétentes du Togo à prendre toutes les disposi-
tions pour informer à temps l’opinion, afin de ne pas laisser libre cours à des interpréta-
tions divergentes, somme toute légitimes.
4. Pour les organisations signataires, il est inadmissible et inacceptable qu’un responsable
d’une institution ayant en charge la sécurité d’un État entre sur le territoire d’un autre État
sans être identifié à la frontière, puis parvenir, dans les mêmes circonstances, à conduire
une opération d’enlèvement. C’est à la fois un affront et un défi lancés aux autorités en
charge de la sécurité de notre pays le Togo. C’est pourquoi les organisations de la société
civile exigent du gouvernement du Togo que des responsabilités soient clairement situées,
en particulier au niveau du dispositif sécuritaire mis en place sur tout le circuit qui a
conduit à cet enlèvement troublant et que des sanctions soient prises à cet effet. Les orga-
nisations de la société civile demandent enfin aux autorités du Togo de prendre, de toute
urgence, des mesures idoines pour pallier aux failles et aux défaillances sécuritaires aux
frontières du Togo ; car il demeure à tous points de vue inadmissible que les citoyens d’un
État soient exposés à de pareils dangers.
5. Les organisations de la société civile déplorent et condamnent avec la plus grande fermeté
cet acte de provocation, digne de grand banditisme d’État commis par les autorités béni-
noises, en violation du droit international et des règles de bon-voisinage entre États.
LES SIGNATAIRES
MOUVEMENTS ET ASSOCIATIONS
ALCADES – ASVITTO – GAGL – GCD – GLOB – FDP– LCT – LTDH – MCM – MJS – SEET
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